par Chris 
Montagnac, le club de foot USM perd son agrément pour violences et communautarisme. Insultes racistes, matchs chaotiques : le préfet de l’Hérault tape du poing.
Un club de foot éjecté du terrain
Dans la paisible commune de Montagnac (Hérault), l’USM, club de foot amateur de Départementale 3, vient de se prendre un carton rouge définitif. Le 23 mai 2025, le préfet de l’Hérault a retiré son agrément, rayant le club des compétitions et coupant ses subventions. Motif ? Un cocktail explosif de violences physiques, insultes racistes et communautarisme assumé. Comme dirait un commentateur de bistrot, « c’est plus un match, c’est un règlement de comptes à OK Corral ».
Des matchs qui tournent à la guerre de tranchées
Remontons le fil de ce fiasco. Le 17 novembre 2024, lors d’un match de championnat, le terrain de Montagnac s’est transformé en arène. Des supporters envahissent la pelouse, hurlant « sales Français, sales Blancs » à l’arbitre, coupable d’avoir sifflé une faute. Un joueur à terre prend un coup de pied dans la tête, les arbitres sont insultés à chaque rencontre, et l’ambiance générale évoque plus une émeute qu’un dimanche foot. Sur X, un post résume l’humeur : « À Montagnac, on ne joue plus au foot, on joue à qui cogne le plus fort. »
Mais ce n’est pas tout. Certains joueurs, selon des rapports, refusaient de parler français, communiquant exclusivement en arabe, même face aux officiels. Lors d’une inspection, l’un d’eux lâche, goguenard : « Ici, on ne dit pas bonjour, mais salam aleykoum. » Un bras d’honneur aux valeurs républicaines, perçu comme une provocation délibérée. « Le foot, c’est censé rassembler, pas diviser », déplore Frédéric Gros, président délégué du District de football de l’Hérault.
Le communautarisme, poison du sport
Imaginez un club où des joueurs refusent de parler autre chose que du breton, balançant des « Kenavo » aux arbitres médusés, pendant que leurs fans traitent les adversaires de « sales Parisiens ». On crierait au scandale régionaliste. Mais à Montagnac, le communautarisme s’est invité sur le terrain, gangrénant un sport censé incarner l’unité. Le préfet, Thibaud Félix, n’a pas mâché ses mots : « Plusieurs rapports confirment des violences régulières et un communautarisme troublant. » C’est le troisième club de l’Hérault à perdre son agrément, après Sète et Juvignac, sanctionnés pour des dérives similaires.
Le foot amateur, miroir de la société, craque sous les tensions. À Langon (Gironde), un match U17 a dégénéré en avril 2025 : coups, menaces au couteau, accusations de racisme. À Salles-d’Aude, une rixe raciste lors d’un match de rugby a valu une plainte de SOS Racisme. Partout, le sport amateur devient un défouloir où les frustrations explosent, amplifiées par des réseaux sociaux qui attisent les braises.
Montagnac, symptôme d’une France fracturée
Montagnac, 4 000 âmes, n’est pas un ghetto. Mais comme beaucoup de petites communes, elle n’échappe pas aux clivages. Le foot, lieu de socialisation, reflète ces fractures. « Le problème dépasse les terrains », soupire un dirigeant local. Manque d’arbitres (21 000 contre 26 000 il y a quelques années), bénévoles en voie de disparition, et une société où la violence s’invite partout : 15 000 matchs amateurs par an sont marqués par des incidents. À Montagnac, le club de 250 licenciés paye le prix d’une dérive collective, où l’esprit sportif s’est noyé dans les insultes et les coups.
Et maintenant ? On siffle la fin du match
La sanction est tombée, validée par la Fédération française de football après une enquête du SDJES34. Mais à quoi bon ? Les joueurs fautifs seront peut-être exclus, le club dissous, mais les tensions resteront. Le préfet a agi, salué par des élus comme Stephanie Galzy sur X : « Soutien à une décision pour un sport républicain. » Pourtant, sanctionner ne suffit pas. Il faut des éducateurs, des moyens, une volonté de recoudre une société qui part en lambeaux. Sinon, le foot amateur, comme l’école ou la rue, deviendra juste un autre champ de bataille. Quand le foot devient une guerre, c’est que la paix a déjà rendu les armes.
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