Foundation : la série qui fait tourner l’Empire galactique (ou le perd en route)

Foundation série : chef-d’œuvre ou trahison d’Asimov ?

Un mathématicien qui prédit l’apocalypse, un Empereur cloné qui s’accroche à son trône, et une bande de savants exilés pour sauver l’humanité. Bienvenue dans la série télévisée Foundation, l’adaptation par Apple TV+ du monument de science-fiction d’Isaac Asimov. Lancée en 2021, portée par Jared Harris et des visuels à faire pâlir *Star Wars*, cette saga ambitieuse veut être le *Game of Thrones* de l’espace. Mais entre libertés scénaristiques et puristes en colère, est-elle à la hauteur du mythe ou juste un feu d’artifice bancal ? Cet article décortique Foundation, son univers, ses thèmes, et son pari risqué, avec une dose d’ironie pour ne pas se perdre dans la galaxie. Top galactique ou flop interplanétaire ? On fait le point, sans vaisseau spatial.

Foundation : c’est quoi ce space opera ?

*Foundation* nous catapulte 22 000 ans dans le futur, où l’Empire galactique règne sur 25 millions de planètes, façon Rome boostée aux stéroïdes. Hari Seldon (Jared Harris), un mathématicien génial, invente la psychohistoire, une science qui prédit l’avenir via des stats – imaginez une météo pour civilisations. Mauvaise nouvelle : l’Empire va s’effondrer, suivi de 30 000 ans de chaos. Pour limiter les dégâts, Seldon crée la Fondation, un refuge de savoir sur Terminus, une planète paumée. Mais l’Empereur, ou plutôt ses clones (Frères Jour, Crépuscule, Aube), n’aime pas les prophètes de malheur. S’ensuivent complots, exils, et twists à gogo.

Débarquée le 24 septembre 2021 sur Apple TV+, la série compte deux saisons (10 épisodes chacune), avec une troisième en production. Créée par David S. Goyer (*The Dark Knight*), elle adapte librement le cycle de 7 romans d’Asimov (1942-1993), primé comme meilleure saga SF en 1966. Avec un budget pharaonique, elle vise le trône des space operas, mais divise : visuels époustouflants, casting solide, mais des écarts narratifs qui font grincer les fans. C’est *Dune* croisé avec *Matrix*, mais pas toujours aussi fluide.

Un style qui envoie dans les étoiles

*Foundation* est une claque visuelle. Les décors – Trantor, capitale impériale aux gratte-ciel infinis, ou Terminus, désert rocailleux – rivalisent avec *Dune*. Les vaisseaux spatiaux, l’ascenseur orbital, et les hologrammes sont d’une précision à faire baver. La photo, signée Cathal Watters, joue sur des couleurs saturées (bleus froids, ors impériaux), et les costumes, des robes d’Aes Sedai aux armures clonées, sont un régal. La musique de Bear McCreary (*Battlestar Galactica*) ajoute une gravité épique, même si elle manque d’un thème mémorable.

La narration, elle, est plus casse-gueule. La série jongle entre époques (décennies, voire siècles), avec des sauts temporels qui peuvent paumer. La saison 1, centrée sur l’exil de Seldon et Gaal Dornick (Lou Llobell), souffre d’un rythme haché, mais la saison 2 fluidifie le tout, avec des arcs plus dynamiques (ex. : Salvor Hardin, jouée par Leah Harvey). Selon des critiques, c’est « un spectacle grandiose » qui frôle parfois la surcharge. Comme si *Star Wars* avait trop lu *Les Échecs pour les nuls*. Mais visuellement, ça envoie.

Thèmes : futur, pouvoir, et gros cerveaux

*Foundation* n’est pas qu’un défilé de vaisseaux. Elle creuse des idées qui font cogiter :

  • Destin vs. chaos : La psychohistoire prédit l’avenir, mais des imprévus (comme le Mulet) la défient. Sommes-nous libres ou piégés par les stats ?
  • Pouvoir et décadence : L’Empire, avec ses clones rigides, incarne une société figée. C’est Rome avant la chute, mais avec des lasers.
  • Connaissance vs. barbarie : La Fondation veut sauver le savoir, mais à quel prix ? Les dilemmes moraux (science, religion) pimentent l’intrigue.
  • Humanité et technologie : Le robot Demerzel (Laura Birn) et les clones posent la question : qu’est-ce qui fait un humain ?

Un moment fort : en saison 2, Gaal confronte une vision qui remet en cause la psychohistoire, mêlant suspense et philosophie. Ces réflexions, inspirées d’Asimov, sont le cœur de la série, même si elle ajoute des touches modernes (religion, terrorisme) absentes des livres, au risque de froisser les puristes.

Le casting : Harris en maître, les autres suivent

Jared Harris (*Chernobyl*) est la star absolue en Hari Seldon, un savant à la fois visionnaire et manipulateur, qui porte l’intrigue avec une gravité captivante. Lou Llobell (Gaal Dornick) et Leah Harvey (Salvor Hardin), féminisées par rapport aux livres, brillent par leur charisme, malgré des arcs parfois maladroits. Lee Pace, en Frère Jour, incarne un Empereur clone à la fois majestueux et flippant, tandis que Laura Birn (Demerzel) ajoute une touche d’humanité robotique. Les seconds rôles, comme Alfred Enoch (Raych Seldon) ou Cassian Bilton (Frère Aube), étoffent un casting diversifié.

David S. Goyer, showrunner, et Robyn Asimov, productrice exécutive, ont pris des libertés : clones inédits, personnages féminisés, arcs compressés. Le budget (des dizaines de millions par saison) se voit dans les effets, mais pas toujours dans l’écriture. Selon des spectateurs, Harris est « le fil rouge » qui sauve les moments bancals. Un casting qui tire vers le haut, même quand la série tangue.

Bonne ou mauvaise adaptation ? Le verdict

*Foundation* n’est ni un triomphe interstellaire ni un crash cosmique. Voici le bilan :

  • Les points forts : Les visuels sont à couper le souffle, avec des planètes comme Trantor qui marquent. Jared Harris est magistral, et la saison 2 corrige les faiblesses de la 1 (rythme, arcs). Les thèmes (destin, pouvoir) captivent, et la modernisation (diversité, clones) rend l’histoire accessible. Selon des critiques, c’est un « space opera intelligent » qui rivalise avec *The Expanse* ().
  • Les points faibles : La saison 1 est brouillonne, avec des sauts temporels confus et des écarts narratifs (clones, religion) qui trahissent Asimov. Les puristes détestent la féminisation de Dornick et Hardin ou l’ajout de mysticisme, absents des livres. Certains trouvent l’intrigue « trop ambitieuse » ou « pas assez fidèle » ().

Un point qui divise : l’introduction des clones (Frères Jour & co.), absents des romans, est vue comme un coup de génie visuel par certains, mais une hérésie par les fans hardcore. Sur les plateformes d’avis, la série oscille entre 80% (critiques) et 70% (public). C’est un pari audacieux qui plaît aux amateurs de SF moderne, mais agace ceux qui vénèrent le texte sacré d’Asimov.

Comparaison : Foundation dans la galaxie des séries

*Foundation* veut être le *Game of Thrones* de l’espace, mais se frotte à d’autres géants :

  • *Dune* (2021) : Plus cinématographique, mais *Foundation* est plus vaste narrativement, couvrant des siècles.
  • *The Expanse* : Similaire pour le space opera réaliste, mais *Foundation* mise sur la philosophie plus que l’action.
  • *Star Wars* (Andor) : Moins mystique, *Foundation* partage une réflexion sur les empires, mais avec moins de sabres laser.

Par rapport aux livres, la série condense des siècles en décennies et ajoute des éléments modernes (clones, religion), au grand dam des puristes. Elle est moins fidèle que l’adaptation de *Dune*, mais plus digeste pour les non-lecteurs. C’est *Star Trek* avec un doctorat en stats.

À voir ou à zapper ?

*Foundation* est une aventure SF pour ceux qui aiment cogiter. Voici le guide :

  • Pour qui ? Les fans de space opera (*The Expanse*, *Dune*), ceux qui kiffent les visuels grandioses, ou les inconditionnels de Harris. Moins pour les puristes d’Asimov ou les allergiques aux récits complexes.
  • Comment regarder ? Deux saisons (20 épisodes, 40-60 minutes) sur Apple TV+. Une saison 3 arrive bientôt.
  • Conseil : La saison 1 peut dérouter, mais la 2 vaut le coup. Ignorez les râleurs et plongez.
  • Bonus : Cherchez les théories de fans en ligne (le Mulet est-il un héros ?). Ça booste l’expérience.

Un spectateur confie : « J’ai bingé *Foundation* pour les visuels. La saison 1 m’a perdu, mais la 2 m’a scotché. Harris est un dieu. » Si vous aimez les séries qui visent les étoiles, *Foundation* est pour vous. Sinon, y’a *The Office*.

Foundation, un pari galactique à tenter

Foundation série n’atteint pas les cimes de *Dune*, mais elle brille dans le paysage SF. Avec Jared Harris en maestro, des visuels qui déchirent, et des thèmes qui font réfléchir (destin, pouvoir), elle a conquis une fanbase, malgré une saison 1 chaotique et des libertés qui hérissent les puristes. La saison 2 redresse la barre, et la troisième promet de secouer. Aujourd’hui, elle s’impose comme un space opera audacieux, pas parfait mais captivant. Bonne adaptation ? Pas tout à fait. Mauvaise ? Loin de là. Lancez *Foundation* sur Apple TV+, mais ne cherchez pas le manuel d’Asimov. La psychohistoire, c’est mieux avec un peu de chaos.

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