par Serivore 
Molly Parker nous livre une performance saisissante dans cette adaptation américaine qui transcende le genre médical traditionnel. Entre reconstruction personnelle et excellence narrative, Dr Amy (DOC – In your hands) série Fox s’impose comme l’une des révélations télévisuelles de 2025.
Un concept né d’une tragédie bien réelle
Derrière DOC se cache une histoire authentique qui dépasse la fiction. En 2013, le Dr Pierdante Piccioni, chef du service d’urgences de Lodi en Italie, voit sa vie basculer après un terrible accident de voiture. Le traumatisme crânien lui fait perdre douze années de souvenirs, l’obligeant à redécouvrir son métier, ses collègues, sa propre identité professionnelle.
Cette expérience bouleversante a inspiré la série italienne « DOC – Nelle tue mani » avec Luca Argentero, qui cartonne sur Rai 1 depuis 2020. Le succès est tel qu’une adaptation américaine était inévitable. Mission accomplie avec DOC série Fox, où Molly Parker reprend le flambeau avec une intensité remarquable.
Molly Parker : l’art de la métamorphose
L’actrice canadienne livre ici une performance chirurgicale de précision. Son Dr Amy Larsen n’a rien de sympathique au premier regard : froide, cassante, impitoyable avec ses internes. Mais c’est exactement là que réside le génie narratif.
Voir cette femme redoutable, qui terrorisait ses équipes, se retrouver vulnérable comme au premier jour d’internat… C’est du grand spectacle émotionnel ! Parker construit cette rédemption épisode par épisode, sans pathos, avec une authenticité qui vous prend aux tripes.
Les audiences parlent d’elles-mêmes : 2,7 millions de spectateurs pour le deuxième épisode, soit une hausse de 13% par rapport au premier, prouvant que le public adhère totalement à cette proposition narrative audacieuse.
De Milan à Minneapolis : une transplantation réussie
Le showrunner Hank Steinberg a eu l’intelligence de ne pas massacrer l’original. Il transpose l’action de l’hôpital milanais vers le fictif Westside Hospital de Minneapolis, mais conserve l’essence du propos : un médecin arrogant contraint d’apprendre l’humilité.
Première différence notable avec la version italienne : on passe d’Andrea Fanti, homme charismatique italien, à Amy Larsen, femme américaine glaciale. Là où Luca Argentero jouait sur le charme méditerranéen, Parker mise tout sur une intensité presque dérangeante.
Cette Amy amnésique qui doit réapprendre à poser une perfusion, qui ne reconnaît pas ses propres protocoles, qui doit obéir à d’anciens subordonnés… Les humiliations s’enchaînent sans complaisance. On sent la sueur froide, la frustration de ne plus maîtriser son art. C’est cru, direct, exactement ce qu’on attendait.
Un triangle amoureux qui sert l’intrigue
Contrairement aux soap operas hospitaliers habituels, DOC évite magistralement le piège du mélo larmoyant. Le triangle entre Amy, son ex-mari Michael et le séduisant collègue Jake fonctionne parce qu’il sert vraiment l’histoire.
Ces deux hommes incarnent les deux facettes d’Amy : Michael représente son passé qu’elle ne se rappelle plus, Jake symbolise l’avenir qu’elle doit construire. L’ancien mari qui la connaissait froide et distante, le nouveau collègue qui découvre sa vulnérabilité… C’est subtilement tissé, intelligent, loin des clichés du genre.
Les limites du format américain
Malgré le renouvellement pour une saison 2 prévue en septembre 2025, la série reçoit des critiques mitigées. On comprend pourquoi. Parfois, Dr Amy (DOC – In your hands) reste prisonnier des codes américains : musique trop présente, tendance à sur-expliquer les émotions, quelques longueurs dans certains épisodes.
La série peine aussi à sortir complètement de l’ombre des géants comme « Grey’s Anatomy » ou « The Good Doctor ». Certains procédés narratifs sentent le réchauffé, même si l’amnésie apporte une vraie originalité. Comme le soulignent certains critiques, la série « tombe parfois dans les pièges qui affligent de nombreuses productions de networks : moments ringards et fins bouclées trop proprement ».
Autre reproche : les cas médicaux hebdomadaires manquent parfois de mordant. Là où la version italienne osait des diagnostics plus corsés, la version américaine joue parfois la sécurité, restant dans du classique déjà vu ailleurs.
Le verdict sans filtre sur Dr Amy (DOC – In your hands)
Dr Amy (DOC – In your hands) « se taille une voie distincte dans un genre qui semble souvent répétitif et saturé« , et c’est sa plus belle réussite. Cette série prouve qu’un remake peut avoir du sens quand il apporte sa propre vision.
Molly Parker transforme littéralement ce qui aurait pu être une énième série d’hôpital en véritable étude de personnage. Son interprétation porte la série à bout de bras, soutenue par un concept d’amnésie médicale brillamment exploité.
Avec un démarrage record pour Fox (le meilleur depuis 5 ans), DOC démontre qu’il existe encore un appétit pour les séries médicales innovantes. Si vous cherchez une série qui sort des sentiers battus, avec une héroïne complexe et une performance d’acteur de haut niveau, c’est un oui franc et massif !
DOC nous rappelle que derrière chaque médecin se cache un être humain fragile. Et parfois, il faut tout perdre pour vraiment se retrouver.
Vous avez déjà plongé dans DOC ? Cette adaptation américaine vous convainc-t-elle autant que l’original italien ? Venez débattre avec nous sur notre compte X – on a hâte de connaître votre verdict !